Coup de food : À la table de Maison Mastrorelli

En été, Céline privilégie la fraîcheur avec un crudo de dorade de la baie de Cannes aux nectarines blanches, sublimé par une huile de feuille de figuier du jardin et une touche de citron caviar. À l’automne, la figue, son fruit préféré, s’invite dans une entrée délicate : associée à une ricotta maison fumée au bois d’olivier, elle est accompagnée de tagliatelles de courgettes jaunes et d’une chapelure de noisette.

L’hiver, Céline trouve du réconfort dans les plats mijotés aux saveurs profondes. Le jarret de veau caramélisé à l’orange et au safran, accompagné de fenouil braisé et de tranches d’orange confites, est l’un de ses plats signatures. Enfin, le printemps, saison du renouveau, est célébré par un aioli mettant à l’honneur artichauts, asperges et petits pois, autant de trésors retrouvés après l’hiver.

Parmi les nombreux souvenirs gravés dans sa mémoire, un en particulier se distingue : la visite du chef Jacques Maximin à sa table. « Si on m’avait dit un jour que je cuisinerais pour une légende de la gastronomie comme lui… », se souvient-elle. L’annonce de sa venue, un mois à l’avance, fut une source de stress intense. Multipliant les essais, cherchant le menu parfait…, jusqu’à ce qu’un ami lui conseille simplement de rester fidèle à elle-même et à sa cuisine. Le résultat ? Un menu autour du kumquat, ingrédient qui lui est cher depuis l’enfance. De l’entrée au dessert : focaccia fenouil et kumquat, asperges sauce kumquat, risotto de petit épeautre au safran et kumquat, et enfin, une meringue accompagnée d’une glace au romarin.

Lorsqu’elle reçoit des convives, Céline veille à personnaliser chaque repas. Un questionnaire préalable lui permet d’adapter ses menus en fonction des goûts, allergies et intolérances de chacun. Elle aime particulièrement faire découvrir la cuisine locale aux voyageurs, en s’appuyant sur des recettes issues d’anciens ouvrages culinaires. Parmi ses découvertes, la  « bouillabaisse borgne », une version sans poisson de la célèbre soupe provençale, l’a particulièrement marquée. Elle aime également relever le défi de magnifier les produits dits « pauvres » comme le maquereau ou l’anchois. « Cuisiner un produit noble est facile, mais sublimer un ingrédient modeste demande du travail et de l’inventivité », explique-t-elle.

À Maison Mastrorelli, le petit-déjeuner se décline en deux versions : une version classique et un brunch plus généreux. La table du matin se pare de granola maison, de confitures artisanales, du gâteau du jour aux fruits de saison, de viennoiseries, d’œufs brouillés accompagnés de pancetta croustillante et de fromages locaux. Pour le brunch, s’ajoutent une tarte salée – pissaladière ou tarte à la tomate –, une salade et une brioche perdue.