Castelo Ventoso Country Estate

L’histoire de Castelo Ventoso débute au Moyen Âge, lorsque sa tour faisait partie du système défensif d’Évora. Au XVIe siècle, le domaine devient propriété de la cathédrale avant d’être confié à la Compagnie de Jésus. Les Jésuites y trouvaient alors un refuge pour méditer entre deux cours à l’université d’Évora.

À la dissolution de l’ordre, la propriété revient à la Couronne, avant de passer dans les mains d’une lignée d’aristocrates portugais, puis, des siècles plus tard, aux familles actuelles. En cinq cents ans, seules trois familles ont veillé sur ce lieu hors du temps – un record de fidélité qui explique peut-être son atmosphère « pure et magique », selon Annabelle Van Beuningen.

Sous ses arches blanchies à la chaux, le monastère d’autrefois a trouvé un nouvel équilibre. L’aile historique abrite huit chambres et autant de salles de bain, des salons aux plafonds voûtés et une chapelle baroque digne d’un décor d’opéra. Dans le grand salon, un spectaculaire panneau d’azulejos signé Policarpo de Oliveira Bernardes (1695–1778) raconte l’Annonciation.

Mais Castelo Ventoso ne s’endort pas sur ses vieilles pierres. La rénovation orchestrée entre 2019 et 2022 par Tomas Ramos et son équipe d’ARC Architects a su marier l’ancien et le contemporain : une extension en acier et verre relie désormais la cuisine à la nature environnante. Céramiques artisanales, lin portugais, œuvres contemporaines et bancs jésuites vieux de 400 ans se côtoient avec naturel. Résultat : une maison à la fois monacale et chaleureuse. 

Ici, chaque journée a son rituel. On déjeune sous les oliviers dans le jardin de gravier derrière la cuisine, on sirote un vinho branco au bord de la piscine, on file taper quelques balles sur le court de padel privé avant de contempler le coucher du soleil. Le domaine accueille aussi mariages et événements (jusqu’à 80 convives) : sous les étoiles ou dans la grange au coin du feu, chaque fête semble bénie par le cadre.

Autour, l’Alentejo déroule ses trésors : Évora, classée à l’UNESCO, les villages blancs d’Estremoz, les ateliers de céramique, les domaines viticoles et les restaurants à ne pas manquer (Mercearia do Largo, Tua Madre…). Et pour les plus contemplatifs, une sieste entre orangers et figuiers suffit à passer maître dans l’art de ne rien faire.