Diane de Sédouy : l’art de sublimer l'existant
Depuis 2017, Diane de Sédouy accompagne ses clients dans leurs projets de rénovation avec une mission simple : transformer leurs intérieurs en lieux où il fait bon vivre, en respectant leur style unique. Sa pièce maîtresse ? Villa Iratz Alda, une maison de famille néo-basque face à la Rhune.
Diane de Sédouy : l’art de sublimer l'existant
Que ce soit à Paris ou en province, Diane conçoit des espaces privés où la lumière circule, les volumes respirent et les univers s’articulent avec cohérence. Ses inspis ? Une curiosité insatiable nourrie dès l’enfance par les puces, brocantes et musées, qu’elle mêle à des matériaux nobles et au savoir-faire des artisans. Tissus, papiers peints et accessoires... Diane touche à tout pour réchauffer et transformer les intérieurs.
L'entrée de Villa Iratz Alda.
Lors de la rénovation de Villa Iratz Alda, comment avez-vous concilié modernité et respect de l’histoire familiale de la maison ?
Diane de Sédouy : Vaste question ! Lorsque nous avons repris la maison en 2022, elle était globalement en bon état pour tous ses éléments « structurels » (toiture, murs extérieurs, électricité…), mais totalement « dans son jus » pour ce qui concerne son aspect et sa décoration intérieurs. Rien ou presque n’avait changé depuis les années 1930-1950. La maison était donc en quelque sorte figée, à la fois dans son aspect intérieur et dans l’imaginaire familial !
Il a donc fallu se détacher de tout cela, d’une part pour redonner une nouvelle jeunesse à la maison, mais aussi pour que nous puissions nous l’approprier pleinement. Nous avons commencé par passer beaucoup de temps à ranger, trier, donner, afin que les espaces se libèrent et que nous puissions ensuite les redéfinir, à la fois selon nos goûts, mais aussi selon notre configuration familiale et notre mode de vie. Car évidemment, on ne vit pas dans une maison de ce type en 2025 comme on y vivait en 1950 !
À titre d’exemple, la cuisine n’avait rien d’une pièce à vivre familiale et chaleureuse, comme on les aime aujourd’hui. Tout simplement parce que les générations précédentes ne l’utilisaient certainement pas beaucoup !
Ainsi, tout l’enjeu a été de respecter l’identité de la maison, tout en ne restant pas prisonniers du passé, tant sur la forme (l’allure intérieure) que sur le fond (la manière de vivre dans la maison).
Y a-t-il des éléments d’origine que vous avez absolument souhaité préserver ?
Globalement, nous avons voulu conserver tous les éléments d’origine qui participent à l’ADN et à l’identité Art déco néo-basque de la maison. Iratz Aldea a en effet été construite entre 1925 et 1928 par un architecte renommé de la région, Jean-Baptiste Darroquy, l’un des chefs de file de l’architecture régionaliste Art déco, aux côtés de Louis Gomez, Henri Godbarge ou André Pavlovsky. Ce style connut un extraordinaire développement pendant les « années folles » des années 1920 et 1930, période durant laquelle la côte basque suscita un engouement exceptionnel.
Avez-vous rencontré des défis particuliers en rénovant une maison ancienne du Pays Basque ?
Pas vraiment, d’une part parce que nous savions très bien ce que nous voulions, et d’autre part parce que nous avons été accompagnés par des entreprises et des artisans locaux de grande qualité, tous profondément attachés au patrimoine de leur région et heureux de contribuer à sa rénovation !
Le très bel escalier en bois massif de Villa Iratz Alda.
Comment décririez-vous le style ou l’ambiance que vous avez voulu créer dans la maison ?
Le fil rouge de la rénovation a été de sublimer l’identité Art déco d’Iratz Aldea, tout en évitant d’en faire une sorte de musée froid et impersonnel. Car Iratz Aldea reste avant tout une maison de famille, qui doit vivre au rythme de ceux qui la composent et des innombrables amis qui nous y accompagnent ! Nous avons donc surtout voulu que la maison soit confortable, chaleureuse et lumineuse, en toutes saisons – y compris en hiver ou lorsque la météo basque se fait plus capricieuse. La décoration a également été inspirée par le régionalisme basque, au travers de tableaux, de poteries (les fameuses de Ciboure) et de céramiques mais aussi de clins d’œil assumés à la tauromachie qui, de Bayonne à Bilbao ou Pampelune, constitue l’une des facettes de l’identité basque.
La cuisine de Villa Iratz Alda.
Quelle est votre philosophie lorsqu’il s’agit d’aménager des espaces qui racontent une histoire ?
Je travaille en effectuant des recherches dans des livres, des magazines et des reportages. J’ai besoin de visualiser des lieux inspirants pour imaginer comment réinterpréter ces périodes de manière simple et contemporaine. J’aime créer un pont entre ces époques et notre époque actuelle, mais de façon subtile. Mon objectif est toujours de concevoir des lieux élégants, tout en restant faciles à vivre.
Avez-vous des rituels ou méthodes pour entrer en harmonie avec un lieu avant d’imaginer sa rénovation ?
J’y consacre beaucoup de temps : je fais des recherches et je crée de nombreux moodboards qui me servent de guides tout au long du projet. J’y reviens régulièrement pour m’assurer que je garde bien le cap.
